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Wealth Management

Les médicaments coupe-faim contre l’obésité font trembler l’industrie agroalimentaire

L’appétit accru pour des aliments plus sains, grâce à l’efficacité des nouveaux traitements, a un fort impact sur le panier de consommation, et pas seulement aux Etats-Unis.

Genève - CH

Face au fléau de la «malbouffe», l’industrie pharmaceutique s’est engouffrée dans la brèche en proposant de nouveaux médicaments coupe-faim de plus en plus efficaces contre l’obésité. Tellement efficaces qu’ils peuvent avoir des conséquences très nettes sur le panier de consommation, comme l’a récemment reconnu le PDG de Walmart.

L’OBÉSITÉ MONDIALE: UN TERREAU FERTILE À L’ADOPTION DES MÉDICAMENTS COUPE-FAIM

Les déclarations de John Furner du 4 octobre dernier sont loin de ne concerner que le marché américain: l’obésité dans le monde a presque triplé depuis 1975, et la Fédération mondiale de l’obésité anticipe que 51 % de la population mondiale sera obèse ou en surpoids d’ici 2035. En France, la moitié de la population présente un surpoids, et 8,5 millions d’adultes souffrent d’obésité. Un problème de santé publique auquel répond précisément l’industrie pharmaceutique avec la mise sur le marché de nouveaux médicaments à base de GLP-1. Cette hormone sécrétée par les intestins au moment de la digestion réduit en effet l'appétit et procure une sensation de satiété plus rapide et plus longue.

Parmi ces médicaments, si l’Ozempic a été approuvé aux Etats-Unis en 2017 comme traitement du diabète de type 2, le Wegovy a été mis sur le marché en 2021 pour lutter directement contre l’obésité. Ainsi, 1,7% de la population américaine s’est déjà vu prescrire un médicament de cette catégorie en 2023, soit une hausse de 40% en 5 ans. Cette croissance a de quoi inquiéter les géants de l’agroalimentaire quant à l’évolution de leurs ventes. D’autant plus que des personnes souhaitant détourner ces médicaments à des seules fins d’amaigrissement parviennent à l’obtenir: au moins 2000 personnes non diabétiques auraient réussi à se les procurer cette année en France, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE FORTEMENT EXPOSÉE À CES NOUVELLES TENDANCES

Face à cette tendance qui ne semble pas près de s'arrêter, les détaillants ont déjà remarqué un impact marqué sur les courses et les commandes de restaurants. C’est dans ce contexte que plusieurs géants américains tels que Mondelez, PepsiCo ou encore Coca-Cola ont été sanctionnés en bourse en réaction aux déclarations du PDG de Walmart.

Si certaines de ces marques ont depuis retrouvé leurs niveaux de valorisation, le danger ne paraît pas écarté pour autant. En effet, s’il n'y a pas de régime spécifique à suivre lors de l'utilisation de médicaments GLP-1, il est recommandé de les associer avec des aliments provenant de sources saines, comme des protéines maigres, des céréales complètes, des fruits, des légumes et des graisses saines. Autrement dit, une alimentation équilibrée aide à atteindre les objectifs de perte de poids. Et c’est peut-être cela le « problème » pour l’industrie de la malbouffe.

Certaines d’entre elles ont déjà modifié leurs produits pour tenter d'attirer les consommateurs soucieux de leur santé. Les fabricants de sodas ont par exemple progressivement abandonné le terme « diététique » au profit de « sans sucre » pour une image de marque plus saine. Nestlé a reformulé certains de ses produits pour en réduire la teneur en sucre, en sel et en matières grasses. Autant de signes que les géants de l’industrie sont conscients depuis plusieurs années de l’exposition de leurs ventes aux nouvelles préoccupations de santé des consommateurs.

LES GRANDS GROUPES MISENT SUR LEUR CAPACITÉ DE DIVERSIFICATION

Ce sont ces mêmes groupes qui devraient, sur le moyen terme, tirer le mieux leur épingle du jeu grâce à des stratégies de diversification. Nestlé a acquis plusieurs marques axées sur la santé (Sweet Earth, Garden of Life), tandis que Coca-Cola a diversifié son portefeuille de boissons pour y inclure davantage de produits hypocaloriques et sans sucre. D’autres encore (Heinz, General Mills) élargissent leurs gammes de produits biologiques. Les entreprises les plus à risque pourraient être celles qui sont exclusivement dédiées à la «malbouffe», à l’instar d’enseignes de restauration rapide.  

Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont certaines des plus grandes entreprises agroalimentaires tentent de s'adapter à l'évolution des préférences des consommateurs. Si on peut s’en réjouir, les fabricants de malbouffe eux, peuvent trembler s’ils n’avaient pas amorcé ce virage (annoncé) il y a de nombreuses années. Car les coupe-faim ne feront qu’augmenter l’appétit…pour des aliments beaucoup plus sains.

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