La crise sanitaire et la guerre en Ukraine en sont de parfaits exemples. Le (potentiel) rachat de Twitter par le fantasque milliardaire Elon Musk ravive les discussions sur ce thème et soulève quelques inquiétudes sur la manière dont l’entreprise entend notamment gérer la liberté d’expression sur sa plateforme. La promotion acharnée du libertarisme par le multimilliardaire reflète une liberté d’expression absolue avec le minimum d’autorégulation. Cette vision que l’on retrouve plutôt de l’autre côté de l’Atlantique s’inscrit dans l’esprit du premier amendement de la Constitution américaine consacré à la défense de la liberté d’expression. A l’inverse, en Europe, la défense de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux va de pair avec la sauvegarde d’autres droits humains, dont notamment le droit à ne pas être discriminé. C’est dans ce sens que va le « Digital Services Act », la nouvelle régulation présentée par la Commission Européenne en février 2022 (qui rentre en vigueur début 2023) : les grandes plateformes comme Facebook, Instagram, Twitter ou TikTok devront démontrer sérieusement qu’elles luttent en Europe contre les discours d’incitation à la haine, la désinformation, les atteintes aux mineurs, etc. Les médias sociaux auront aussi l’obligation d’être transparents sur les algorithmes utilisés pour classer ou recommander des contenus.
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