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Queue de poisson

Tribune de Genève, le 12 avril 2018 - Depuis l'escalade des tensions avec ses voisins sur le dossier iranien en juin dernier, le Qatar n'avait plus approché les investisseurs obligataires.

Depuis l'escalade des tensions avec ses voisins sur le dossier iranien en juin dernier, le Qatar n'avait plus approché les investisseurs obligataires. Les relations restent compliquées puisque les EAU, Bahreïn et l'Arabie saoudite ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et lui imposent un boycott économique.

Est-ce donc un hasard si l'Arabie saoudite lance un nouvel emprunt obligataire alors que le Qatar commence des rencontres avec les investisseurs? Pas vraiment. À la suite de ses propres rencontres avec les investisseurs en mars, l'Arabie saoudite avait préféré augmenter un prêt bancaire. Mais ce mardi, surprise: elle a lancé trois emprunts en dollars avec des échéances 2025, 2030 et 2049; soit très proches des maturités que le Qatar ambitionne d'émettre.

L'Arabie saoudite a émis 11 milliards de dollars mais a récolté des intérêts dépassant... 50 milliards de dollars! Les généreuses conditions offertes - prime initiale proche de 0,5% - n'ont pas eu d'impact sur les emprunts existants, le Royaume a finalement offert une prime de 0,25%. Le marché ne s'en est pas formalisé. l'emprunt 2049 lancé à 97,82 mardi soir valait 99,75 mercredi matin. Avec des fondamentaux économiques en amélioration, un prix du pétrole en hausse et la volonté de mener des réformes non seulement anticorruption mais aussi visant à diminuer la dépendance du pays au pétrole, le Royaume retrouve la confiance des investisseurs.

Depuis son entrée sur les marchés obligataires en 2016, l'Arabie saoudite reste un émetteur apprécié. Pour son premier emprunt, elle avait émis 17,5 milliards de dollars, soit le montant le plus important emprunté en une fois par un émetteur émergent. Record qu'elle avait elle-même battu en 2017 en lançant 21,5 milliards. Avec 11 milliards de dollars, elle détient celui du plus gros emprunt émergent 2018, autant dire que la barre pour le Qatar est haute.

Par Catherine Reichlin, Responsable Recherche Financière, Mirabaud & Cie. Paru dans la Tribune de Genève ée 12 avril 2018.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de Mirabaud au moment de sa publication. Ce document a un but informatif uniquement et ne représente en aucun cas une offre de conclure ou un conseil en investissement.  Le contenu de cette publication est susceptible d’être révisé en tout temps et ne saurait en aucun cas engager la responsabilité de Mirabaud.

 

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