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Investissement socialement responsable

Le patron part, l'ESG reste

L’éviction brutale d’Emmanuel Faber, le charismatique patron de Danone, a fait la une des médias internationaux en mars dernier. La résonance médiatique de cette affaire de gouvernance est à la hauteur de la solide réputation du Groupe dans le domaine de la durabilité. En dépit des dégâts sur le plan de la gouvernance, les forts engagements ESG de Danone ne doivent pas être remis en question.

Genève - CH

Avec son profil de missionnaire de la durabilité et des méthodes de management orthodoxes, Emmanuel Faber en a dérangé plus d’un, y compris au sein du conseil d’administration. Cependant, c’est bien la faiblesse des résultats financiers qui a causé sa chute le 15 mars, réclamée par des fonds activistes. Plus durement impactée par les effets économiques de la crise sanitaire que ses concurrents Nestlé ou Unilever, l’entreprise a connu une année 2020 très difficile. Le départ d’Emmanuel Faber s’inscrit dans la longue histoire du géant agroalimentaire français connu pour ses engagements envers l’environnement et la société.

Dans les années 1970, Antoine Riboud, mythique et visionnaire patron de Danone, insistait déjà sur l’importance de poursuivre une double mission, à la fois économique et sociale. En 2005, la mission sociale du groupe est officiellement inscrite dans ses statuts. Avec la Loi Pacte de 2019 (Loi française promouvant la RSE), Danone devient la première entreprise cotée à mission. Un comité d’experts, présidé par l’ancien directeur de l’OMC, Pascal Lamy, veille à la réalisation des quatre grands objectifs environnementaux et sociaux: un portefeuille de produits plus sains et accessibles au plus grand nombre ; la promotion d’une agriculture régénatrice pour protéger les ressources de la planète ; la poursuite de l’innovation sociale et plus d’inclusion pour ses employés.

Reprenant la nomenclature des Objectifs du développement Durable des Nations unies (ODD), Danone démontre à ses investisseurs responsables et autres parties prenantes que les impacts générés (et désormais mesurés) sont plutôt positifs et, en tous les cas, moins négatifs que ceux causés par le reste de l’industrie agroalimentaire - qui n’est pas connue pour son exemplarité en matière de protection de la santé et de l’environnement. 

A la fin de l’année 2020, 50% de ses produits étaient notamment couverts par la certification B Corp (une référence en la matière), l’objectif étant fixé à 100% pour 2025. Plus de 80% de ses emballages sont réutilisables, recyclables ou compostables (objectif de 100% pour 2025). En matière d’agriculture, Danone met en avant plusieurs pratiques qui visent à respecter les sols, les plantes, les animaux et les hommes. Sur le plan climatique, le groupe a l’ambition, d’ici à 2050, d’atteindre la neutralité notamment grâce l’utilisation d’électricité 100% renouvelable dès 2030.

Ces divers engagements, il faut le souligner, ne sont pas ceux d’un seul homme mais de l’entreprise dans son ensemble qui rend des comptes désormais sur sa performance ESG devant ses actionnaires. L’éviction – certes brutale –  d’Emmanuel Faber ne doit donc pas être interprétée comme le signal d’une remise en question des grandes orientations que s’est fixé Danone en faveur de la durabilité. Dans ce cas, comme dans la plupart des exemples offerts par les champions de l’ESG, sur le long-terme, profit et durabilité ne sont pas antinomiques, mais vont de pair et se renforcent mutuellement.

 

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